FLORENCE OSTY TRÍO I TRACES

Traces est l’aboutissement d’un projet initié par Florence Osty trio, pour valoriser plusieurs années de compagnonnage musical à Barcelone. Il tisse des liens entre un répertoire de chansons françaises avec des rythmes et harmonies d’Amérique Latine.

Des compositions originales et des reprises arrangées de différents auteurs-compositeurs sont proposées dans cet album à tonalité intimiste. Il explore le sentiment amoureux avec une palette subtile de nuances. 

Elles reflètent de manière sensible les mystères, les doutes, les bleus à l’âme, mais aussi le charme, l’envoûtement et les moments de joie qui nous traversent. 

Elles déposent en nous leur marque et leurs plis dans nos existences, qui font traces et repères pour chacun.

Mille pattes

Constanza Gallo / Mario Maeso

Tes pas

Tu vas beaucoup plus loin

Que moi

Et moi

Je n’arrive pas

À suivre tes pas

T’es pas

À moi

Je ne suis qu’une femme

Et je sais que eu vou te amar

Por toda minha lua

Eu vou te amar

Na gargantua nua

Eu sei que vous m’aimez

Mille pattes c’est pas assez

Pour nous échapper

Tendre

Claude Nougaro

Quand les jours meilleurs se font attendre
La vraie solution c’est de s’entendre
L’un tout contre l’autre pour s’étendre
Et d’être tendre


Voir les jours monter les soirs descendre
Voir les flammes devenir des cendres
Et savoir que le mieux à tout prendre
C’est d’être tendre

Tendre l’autre joue, quand on s’embrasse l’une
Pondre des poutous comme un prunier des prunes
Se voler dans les plumes à coups de bisous doux
On ne sait pas tout ce que l’on peut apprendre
D’un regard très doux d’un sourire si tendre
C’est simple à comprendre
Pourtant ça vient l’on ne sait d’où

Quand les jours meilleurs se font attendre
La vraie solution c’est de s’entendre
L’un tout contre l’autre pour s’étendre
Et d’être tendre

Les lèvres au doigt

Mario Maeso / Florence Osty

Si j’avais à te dire de rester et m’en aller

Je saurais reconnaitre que j’ai tout perdu

On est coupable je le suis, de tous les péchés

Je n’ai jamais su comment prier

 

Je t’aime encore malgré tout malgré nous malgré moi

Je pars tu sais les lèvres au doigt

 

Si tu voulais me dire de rester et t’en aller

D’effacer l’ardoise et rayer les dûs

Tes yeux l’eau pâle des pleurs de nos derniers baisers

On ne t’a pas appris à pleurer

 

Je t’aime encore…

 

Et je te dirais le temps est un enfant

Et tu me diras, j’en suis un pourtant

Tu sais, il a devant lui tout le temps

 

Je t’aime encore…

La Vie En Rose

Edith Piaf / Louiguy

Des yeux qui font baisser les miens
Un rire qui se perd sur sa bouche
Voilà le portrait sans retouche
De l’homme auquel j’appartiens.

Quand il me prend dans ses bras
Qu’il me parle tout bas
je vois la vie en rose

Il me dit des mots d’amour
Des mots de tous les jours
Et ça me fait quelque chose

Il est entré dans mon cœur
Une part de bonheur
Dont je connais la cause

C’est lui pour moi
Moi pour lui
Dans la vie
Il me l’a dit, l’a juré pour la vie

Et dès que je l’aperçois
Alors je sens en moi
Mon cœur qui bat

 

Des nuits d’amour à plus finir,
Un grand bonheur qui prend sa place
Des ennuis, des chagrins s’effacent
Heureux, heureux à en mourir

Quand il me prend…

Déjà mais vu

Mario Maeso/Gustavo Roriz & Lizzie

Devant ma tasse de café

Dans le creux des épaules tendues

Il y a toute la mémoire, les instants

Derrière mon chien

Au bout d’une laisse

Je te raconterais des histoires

Des écrits du fond d’un tiroir

Mon temps perdu.

 

Hélas j’avais des « jamais vus »

Au risque de t’avoir déçu

On part en voulant revenir,

Sans y croire, vraiment,

Nous nous sommes déjà, mais, vus

Pour moi c’est du vécu

Le retour n’est qu’un instant

 

Car si pour un soir oui, juste un soir

Je pouvais arrêter le temps

Te retrouver dans un trou noir

Maintenant

 

Te regarder, sans te voir

Tu m’embrasseras, sans me toucher

Nous serons enfin

Une histoire en papier

 

Nous nous sommes déjà mais vus

Au risque de t’avoir déçu

Je pars en croyant revenir

Sans l’vouloir, vraiment

Hélas, j’avais des « jamais vu »

Pour moi c’est du vécu

L’amour n’est qu’un instant

 

D’après toi les paroles

N’ont qu’un sens une lecture

Que lis-tu dans ma voix mon regard ?

D’après moi les chansons

Ont un sens une mesure

Que lis-tu dans mes vers ?

Mon amour

Cafard

Mario Maeso / Florence Osty

De la vie j’ai toutes les larmes en papier

Des sourires j’ai surtout ceux des enfants

Eux qui vivent au présent

Des femmes j’ai appris la prière

De l’amour tes mains et ma chair

 

Et de ton oubli j’ai le cafard

Un frisson noir

Souviens-toi, reviens moi, reste là

Dans ma mémoire

 

De nous deux regarde les images déchirées

De nos nuits je garde ton âme incarnée

Qui m’invite à rêver

Tu m’as appris à ne pas me taire

De l’amour rester locataire

 

Et de ton oubli…

 

Ton oubli, ma vie qui laisse des photos dans ta mémoire

L’espoir que je revienne un peu de ton oubli

Ma vie qui laisse des photos dans ta mémoire

L’espoir que je revienne un peu de ton oubli

Ma vie l’espoir cafard

Vingt ans

Bernard Joyet

Faut pas croire que le temps passe
Comme il est dit dans les chansons
Il met la gomme et nous efface
Le temps reste et nous nous passons
Voilà vingt ans que je frissonne,
A l’idée qu’on va s’effleurer
Voilà vingt ans que je m’étonne
De tant d’esquives savourées

Vingt ans qu’on se connaît à peine
Vingt ans qu’on se frôle des yeux
Vingt ans d’utopies mitoyennes
Vingt ans de rêves délicieux
Vingt ans d’esquisses d’embuscades
Et d’innocentes flâneries
Vingt ans que tu me rends malade
Et vingt ans que tu me guéris

Vingt ans de douce incertitude
Au doute à doute perfusée
Vingt ans à friser l’habitude
Sans y tomber paralysé
Vingt ans à semer mes révoltes
Vingt ans de coup d’épée dans l’eau
Vingt ans que j’attends la récolte
Que je retouche le tableau

Voilà Vingt ans que je te chante
Vingt ans de bouteille à la mer
Voilà Vingt ans que tu me hantes
Printemps, été, automne, hiver
Et que je jette mes poèmes
Dans le panier des débutants
Pour ne pas te dire je t’aime
Ce serait bien inélégant

Un siècle une heure un jour peut-être
Peu m’importe à quoi bon savoir
Le soleil ouvre ma fenêtre
Je brûle de t’apercevoir
Et à ce genre de supplice
J’aimerais m’adonner longtemps
Si tu voulais rester complice
J’en reprendrais bien pour vingt ans

 

 

“É pau, é pedra é o fim do caminho

É um resto de toco é um pouco sozinho

C’est un éclat de verre c’est la vie, le soleil

C’est la mort, le sommeil c’est un piège entr’ouvert

 

É peroba do campo é o nó da madeira

Caingá, candeia é o matinta Pereira

C’est un tronc qui pourrit c’est la neige qui fond

Le mystère profond la promesse de vie

 

São as águas de março fechando o verão

Na promessa de vida no teu coração

Le mystère profond la promesse de vie

Ce sont les eaux de mars dans ton coeur tout au fond

 

Musique incidentale : “Aguas de março” (Tom Jobim) V.f. G.Moustaki

Vivons d’un rien

Pascal Mary

Tant qu’un parfum nous enchante

Tant que naissent les chansons

Tant qu’un poète les chante

Tant que subsiste un frisson

 

Tant que notre amour nous blesse

Moins qu’une goutte de pluie

Tant qu’à la bouche il nous laisse

L’or et le parfum d’un fruit

 

Tant que résistent ces choses

Qui rendent clair le chemin

Tant que renaissent les roses

Tant que revient le matin

 

Vivons d’un rien

 

Temps de rire ou temps de larmes

Tant que la vie nous retient

Tant que le ciel nous désarme

Tant que se cherche le lien

 

Tant que le souffle nous garde

Tant que le cœur va et vient

Tant que nos yeux se regardent

Tant que s’espèrent nos mains

 

Tant que résiste le charme

Qui nous entraîne à demain

Tant que la terre nous épargne

Tant qu’elle ne dit pas revient

 

Vivons d’un rien

Sur l’oreiller

Juliette Noureddine

J’aurai beaucoup trop chaud peut-être
Il fera sombre que m’importe
Je n’ouvrirai pas la fenêtre
Et laisserai fermée ma porte

Je veux garder pour en mourir
Ce que vous avez oublié
Sur les décombres de nos désirs
Votre parfum Sur L’oreiller

Laissez-moi deviner
Ces subtiles odeurs
Et promener mon nez
Parfait inquisiteur

Il y a des fleurs en vous
Que je ne connais pas
Et que gardent jaloux
Les replis de mes draps

Oh, la si fragile prison !
Il suffirait d’un peu de vent
Pour que les chères émanations
Quittent ma vie et mon divan

Tenez voici j’ai découvert
Dissimulées sous l’évidence
De votre Chanel ordinaire
De plus secrètes fulgurances

Il me faudrait les retenir
Pour donner corps à l’éphémère
Recomposer votre élixir
Pour en habiller mes chimères

Sans doute il y eut des rois
Pour vous fêter enfant
En vous disant «Reçois
Et la myrrhe et l’encens»

Les fées de la légende
Penchées sur le berceau
Ont fleuri de lavande
Vos yeux et votre peau

J’ai deviné tous vos effets
Ici l’empreinte du jasmin
Par-là la trace de l’oeillet
Et là le soupçon du benjoin

 

Je pourrais dire ton enfance
Elle est dans l’essence des choses
Je sais le parfum des vacances
Dans les jardins couverts de roses

Une grand-mère aux confitures
Un bon goûter dans la besace
Piquantes ronces, douces mûres
L’enfance est un parfum tenace

Tout ce sucre c’est vous
Tout ce sucre et ce miel
Le doux du roudoudou
L’amande au caramel

Les filles à la vanille
Les garçons au citron
L’été sous la charmille
Et l’hiver aux marrons

Je reprendrais bien volontiers
Des mignardises que tu recèles
Pour retrouver dans mon soulier
Ma mandarine de Noël


Voici qu’au milieu des bouquets
De douces fleurs et de bonbons
S’offre à mon nez soudain inquiet
Une troublante exhalaison

C’est l’odeur animale
De l’humaine condition
De la sueur et du sale
Et du mauvais coton

 

Et voici qu’ils affleurent
L’effluve du trépas
L’odeur d’un corps qui meurt
Entre ses derniers draps

Avant que le Temps souverain
Et sa cruelle taquinerie
N’emportent votre amour ou le mien
Vers d’autres cieux ou d’autres lits
Je veux garder pour en mourir
Ce que vous avez oublié
Sur les décombres de nos désirs
Toute votre âme sur L’oreiller

Notre étrange amour

Caetano Veloso
VF : Florence Osty

Je ne veux pas adoucir votre café
Ni sourire à vos airs de troubadour
Voyez si vous pouvez aiguiser
Mon fou désir de vous

Je ne veux pas savoir si vous partez
Ou si vos réveils sont de velours
Je veux que vous puissiez palpiter
A notre étrange amour

Ah Menino
Laisse les jalousies passer
Laissons les rancœurs de côté
Et soyons bien ensemble

Ah Neguinho
Laisse-moi donc t’adorer
contre mon cœur te garder
Ne me dis plus jamais non

 

Nos corps qui dialoguent sans malentendu

Unis comme les doigts de la main

L’amour sans contrecoups dramatiques

Mais quelle est la suite

 

Ne laisse pas la noirceur prendre le dessus

Ravale ta rancune et pense à demain

Ensemble redécouvrir et pour toujours

Notre étrange amour

 

Ah Menino…

 

Notre étrange amour

Después del tiempo

Mario Maeso

El tiempo y la distancia

Son solo un cambio de estar

En tu mirar

Y quien respira el aire de los dos

Entre el bien y el mal

En el amar

 

Llevabas tanto tiempo disfrutando del lugar

En el la canción parece cambiar

Y nada puede hacerme olvidar

Nada

 

El tiempo…

 

Hay luz, hay aire hay vida después de mi

No hay sol no hay agua no hay música

Después del tiempo

No hay nada

 

Después del tiempo no hay nada

Florence Osty  : Voix
Mario Maeso  : Guitares Godin, Casa Nuñez, Kehena folk et choeurs  :
Álvaro Pérez  : Tambour piano, percussions  : Cachimbos.uy,et création Sonariola 
 
Álvar Llusa Damiani  : Violon
Choeur final “Vivons d’un rien” : Bruno, Paul, Lilou & la bande
 
Arrangements, direction musicale  et artistique de Mario Maeso, Florence Osty et Álvaro Pérez
 
Traces est une production de Florence Osty Trio.  
 
Photos  : Antoine Lemerl
Photo pochette  : Mercè Sellarés
Graphisme et réalisation  : Elodie Zamprogno
 
 

Une dédicace à mes deux compères du trio  pour leur adresser toute ma gratitude sur ce chemin commun.

A Álvaro, el «  Commandante  » du trio, dont l’exigence créative et l’oreille attentive nous remettent sur le droit chemin des rythmes du Candombé. Le choix éclectique des percussions, les jubilations nées de la découverte d’un nouvel instrument, le sourire toujours aux lèvres et le rire encore plus près, son partage toujours généreux  ont enthousiasmé cette production.

A Mario le complice qui compose, arrange, explore sans cesse de nouvelles voies musicales et avec lequel nous avons refait 1001 fois le monde (sans le transformer pour autant  !) avec un maté ou autour d’un café. Nous partageons le goût de la langue française, il m’a ouvert sur des influences musicales inconnues de mes sources musicales. Toujours de bonne humeur, il a le verbe généreux et des stocks infinis d’anecdotes à partager. Son optimisme et son ouverture relationnelle restent pour moi une inspiration contagieuse et précieuse.